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Comment se construit l’estime de soi ?

L'estime de soi se construit dès la petite enfance et continue de se développer tout au long de la vie. Voici les différentes étapes de ce développement.

construction estime de soi

La théorie de l'attachement : construction de l'estime de soi à la petite enfance

La théorie de l’attachement[1] (1969), formalisée par le psychiatre et psychanalyste John Bowlby avec l’aide des travaux de Winnicott (1945), Lorenz (1935) et Harlow (1958) a formulé qu’un enfant a besoin, pour se développer socialement et émotionnellement de manière normale, de développer une relation d’attachement avec au moins une personne qui prend soin de lui de façon cohérente et continue. Ces figures d’attachement sont la plupart du temps les parents mais ce rôle peut également être occupé par toute personne adoptant un comportement « maternel » et qui occupe ce rôle de façon stable pendant une période de temps prolongée.


Cette théorie explique l’importance de la présence de figures d’attachement ainsi que la qualité des réponses et des soins donnés à l’enfant dans la construction de son estime de soi.

Mary Ainsworth, collaboratrice de John Bowlby, a défini différents styles d’attachement, dont deux principaux : l’attachement « secure » et l’attachement « insecure »[2]. Les enfants ayant développé un style d’attachement « secure » auront des prédispositions favorables pour faire face à l’adversité, pour s’adapter, pour explorer leur environnement, pour réguler leurs émotions et notamment le stress.

En effet, les figures d’attachement constituent une base sécurisante à partir de laquelle l’enfant va pouvoir tenter des ouvertures vers l’extérieur pour explorer. Le développement de la confiance en soi se fait chez l’enfant lorsqu’il explore le monde en sachant que les figures d’attachement seront disponibles en cas de besoin et que leur réponse sera rapide et cohérente avec ce besoin.


Amour conditionnel ou inconditionnel : développement de l'estime de soi à l'enfance

Ces interactions dans l’enfance vont également avoir un rôle dans la construction de l’image de soi et de l’amour de soi. En effet, celles-ci se construisent par une analyse inconsciente de la réaction des figures d’attachement vis-à-vis du comportement de l’enfant et d’une assimilation du regard et de l’estime que les figures d’attachement lui portent[3].


L’amour ou l’absence d’amour et la manière dont celui-ci a été donné à l’enfant (conditionnel ou inconditionnel) par ses figures d’attachement influence le niveau et la stabilité de l’estime de soi.


Voici comment [3] :

Soutien inconditionnel

« je t’aime quoi qu’il arrive »

Pas de soutien inconditionnel

« tu m’es indifférent »

Soutien conditionnel au comportement

« je t’apprécie quand tu fais ce que je souhaite »

Estime de soi haute et stable (enfant « épanoui »)

Estime de soi basse et instable (enfant « dressé »)

Pas de soutien conditionnel au comportement

« ce que tu peux faire m’est indifférent »

Estime de soi haute et instable

(enfant « gâté »)

Estime de soi basse et stable

(enfant « abandonné »)

Mimétisme

Il y aurait également un phénomène de transmission et de mimétisme des figures parentales vers l’enfant, par l’observation et l’analyse inconsciente de leurs propres réactions et de leurs propres comportements vis-à-vis de leur relation aux autres et à eux-mêmes. L’enfant adoptera comme « référence » l’amour de soi, la vision de soi et la confiance en soi que ses figures parentales ont d’eux-mêmes ainsi que leurs comportements et stratégies associés.



Scolarisation : développement de l'estime de soi à l'enfance et à l'adolescence

Cette base de référence va ensuite continuer d’évoluer au contact de la scolarisation : au contact des enseignants, des camarades de classe et des amis. Ces personnes peuvent devenir des figures d’attachements de substitution si les figures parentales ne sont pas suffisamment disponibles pour jouer ce rôle.


Les travaux de Harter ont permis de définir, via l’approche multidimensionnelle de l’estime de soi (lire l'article sur les théories et recherches en estime de soi), les sous-domaines qui l’influencent et ce, pour différents âges de la vie : enfance, adolescence et âge adulte.


Pour les enfants, Harter (1985)[4] définit six sous-domaines de l’estime de soi :

- Compétence scolaire : liée aux performances académiques et aux réussites à l'école.

- Acceptation sociale : en relation avec les compétences sociales, la capacité à se faire des amis et à interagir avec les autres.

- Compétence athlétique et sportive

- Apparence physique : estime de soi liée à la perception de son apparence physique.

- Comportement/conduite morale : estime de soi liée à la conscience morale, aux décisions éthiques et aux valeurs personnelles.

- Estime de soi générale / valeur propre

Ce dernier sous-domaine est indépendant des cinq précédents, Harter explique que l’estime de soi globale est plus complexe que seulement la somme de tous les sous-domaines. C’est un sentiment en soi, indépendant des autres sous-domaines.


A l’adolescence, Harter (1988)[5] propose qu’il s’ajoute à ces six sous-domaines, trois nouveaux :

- Compétence relative au monde du travail (petits boulots, stages),

- Compétence sentimentale et amoureuse,

- Compétence relative au développement et au maintien d'amitiés profondes.


Et à l'âge adulte ?

Puis enfin à l’âge adulte, Harter[6] explique que se développent encore de nouveaux sous-domaines de l’estime :

- Compétence professionnelle : liée à la carrière, à la perception de ses compétences professionnelles et aux réalisations dans le contexte du travail.

- Capacité à prendre soin : L'estime de soi en tant que soutien et notre capacité à répondre aux besoins de notre famille et de ceux à qui l'on tient.

- Capacité à pourvoir : L'estime de soi en relation avec la gestion financière, l'indépendance financière et la capacité à atteindre nos objectifs financiers.

- Gestion du foyer : L'estime de soi en relation avec la gestion des tâches ménagères et des responsabilités quotidiennes.

- Relations intimes : L'estime de soi en rapport avec les compétences et la satisfaction dans les relations amoureuses, amicales et familiales.

- Sens de l'humour : capacité à l'autodérision saine, savoir rire de soi.



Fluctuations de l'estime de soi

Le phénomène de fluctuation de l'estime de soi fait référence aux variations naturelles de l'estime de soi qui peuvent se produire dans différents sous-domaines spécifiques au cours du temps, en fonction des expériences vécues, du regard des autres et de l’interprétation que nous en avons faite. L’importance que nous donnons à chacun de ces sous-domaines, va influencer l’impact des expériences vécues et anticipées dans chacun de ceux-ci, qu’elles soient perçues positivement ou négativement.


Voici quelques raisons qui expliquent la fluctuation de l'estime de soi :


1. Expériences de réussite et d'échec : Les succès et les réussites dans un domaine particulier peuvent renforcer l'estime de soi dans ce domaine spécifique. Par contre, les échecs ou les difficultés peuvent avoir un impact négatif sur l'estime de soi dans ce domaine.


2. Comparaison sociale : La comparaison avec les autres peut également influencer l'estime de soi. Si une personne se compare à des individus qu'elle perçoit comme étant meilleurs dans un domaine particulier, cela peut réduire son estime de soi dans ce domaine.


3. Soutien social et validation : Le soutien et les encouragements reçus de la part des autres peuvent renforcer l'estime de soi dans certains sous-domaines. Par exemple, des compliments sur nos compétences professionnelles peuvent accroître notre estime de soi au travail.


4. Évolution des rôles et des responsabilités : Les changements de rôles et de responsabilités dans la vie d'une personne, tels que devenir parent, changer de carrière ou prendre de nouvelles responsabilités, peuvent influencer l'estime de soi dans différents domaines.


5. Facteurs internes : Des facteurs internes tels que l'humeur, la santé mentale, les pensées automatiques négatives ou positives peuvent également influencer l'estime de soi dans un domaine donné.


Il est important de noter que l'estime de soi globale est souvent influencée par les fluctuations dans les sous-domaines spécifiques.


Et le coaching dans tout ça ?

Les chercheurs s’accordent aujourd’hui à dire que, bien que la construction de l’estime de soi dans l’enfance ait pu être bancale, cela ne constitue pas une fatalité pour l’individu sur sa vie entière. Cela correspondrait plutôt à des individus qui partent dans la vie moins bien outillés que d’autres. Les individus « insecures », s’ils ne remettent pas en question les schémas qu’ils ont appris dans leur enfance, risquent d’aborder leur existence sur le mode « pilote automatique »[7] en répétant les schémas de leur éducation.


En coaching, nous allons cultiver une estime de soi saine et équilibrée en travaillant sur l'amélioration de votre perception de vous-même dans les différents domaines qui sont important pour vous. Nous allons mettre l'accent sur vos forces pour les développer et nous allons travailler à faire preuve de compassion envers ce que vous percevez comme vos faiblesses. Nous chercherons à comprendre où se situent les blocages qui vous empêchent d'avancer, les schémas répétitifs appris dans l'enfance afin de s'en libérer et de vous permettre d'améliorer votre rapport à vous-même et aux autres.



Je vous accueille lors d'un premier rendez-vous offert et sans engagement afin d'aborder ce que vous souhaitez améliorer dans votre rapport à votre estime de vous-même.


N'hésitez pas à réserver votre premier rendez-vous offert ici :



[1] Bowlby, J. (1969/1982) Attachment and loss, vol. 1. Attachment, New-York, Basic Books. (Trad. fr. : J. Kalmanovitch, J. (1978) Attachement et perte, vol. 1. L’attachement, Paris, Puf.) [2] Ainsworth, M. S., Blehar, M. C., Waters, E. et coll. (1978) Patterns of attachment, Hillsdale, Erlbaum. [3] André, C. & Lelord, F. (2007) L'estime de soi : S'aimer pour mieux vivre avec les autres. 2ème éd. Odile Jacob [4] Harter, S. (1985) The Self-Perception Profile for Children (S.P.P.C.) [en ligne]. Disponible sur : <https://www.apa.org> [Consulté le 02 février 2023]. [5] Harter, S. (1988) The Self-Perception Profile for Adolescent (S.P.P.A.) (Trad. Fr. Bariaud, F. (2006) “Le Self-perception profile for adolescents (SPPA) de S. Harter”, L'orientation scolaire et professionnelle, 35/2, 282-295) [en ligne]. Disponible sur : <https://journals.openedition.org> [Consulté le 02 février 2023]. [6] Harter, S. (1986) The Self-Perception Profile for adults [en ligne]. Disponible sur : <https://portfolio.du.edu> [Consulté le 02 février 2023]. [7] André, C. (2006) Imparfaits, libres et heureux. Pratiques de l’estime de soi. Odile Jacob. [8] Cyrulnik, B. (novembre 2019) Colloque international de l'attachement Paris, Institut Petite Enfance [en ligne] Disponible sur : <https://www.youtube.com> [Consulté le 10 février 2023].

© Solenne Robichon 2023 - extrait de mon mémoire de certification de Coach professionnelle

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