top of page
Rechercher

Les théories et recherches en estime de soi

Le sujet de l’estime de soi a été longuement étudié depuis les travaux de W. James (1890) et de C.H. Cooley (1902) qui en ont posé les premières bases philosophiques.


William James estime de soi
William James

Selon W. James[1], l’estime de soi provient d’une comparaison entre le soi réel et l’idéal de soi, basé sur les aspirations de l’individu. D’autres recherches[2] montrent que plus l’écart est important entre ces deux représentations, c’est-à-dire moins l’individu réalise ses aspirations dans le réel, plus l’estime de soi en est affectée.


C. H. Cooley estime de soi
C. H. Cooley


Selon C.H. Cooley[3], l’estime de soi est une construction sociale où les autres seraient un miroir nous permettant de nous percevoir. L’estime de soi nait des perceptions crées et intériorisées chez un individu du jugement d’autrui sur lui-même. Mead[4] ajoute à cette théorie que l’estime de soi serait la moyenne de ces jugements perçus.


Fox et Corbin[5] (1989) expliquent que la recherche sur le concept de l’estime de soi a connu trois phases suite à ces deux théories de bases.


Première phase

La première phase considérait une approche unidimensionnelle de l’estime de soi, c’est-à-dire l’étude de l’estime de soi de manière globale. Coopersmith[6] (1967) et Fiers (1969) ont ainsi avancé que l’estime de soi serait le sentiment que chaque individu a, au fond de lui-même de sa propre valeur. Rosenberg[7] propose dans cette approche unidimensionnelle, un questionnaire de 10 items d’auto-évaluations générales et décontextualisées afin de mesurer l’estime de soi globale.


« Les études sur l'estime globale de soi ont fait l'objet de multiples critiques tant théoriques (Rosenberg, 1979; Wylie, 1979) que métrologiques (Harter, 1983). La majorité de ces travaux repose sur des fondements théoriques faibles (Bariaud et Bourcet, 1994), ce qui conduit Wells et Marwell (1976) à qualifier cette notion d'éponge conceptuelle. De plus, ces travaux composent un champ d'une grande confusion opérationnelle (Bariaud et Bourcet, 1994). Les études ont généralement porté sur les corrélats de l'estime de soi, en tant que déterminants ou effets supposés. De tant de publications, il ne résulte finalement que peu de connaissances (Rosenberg, 1986) et peu d'hypothèses causales. »[8]


Deuxième phase

Les limites de ce modèle ont menés à l’élaboration de nouvelles théories, abordant l’estime de soi par une approche multidimensionnelle, c’est-à-dire par une auto-évaluation de plusieurs domaines de compétences influençant plus ou moins fortement l’estime de soi globale.


Dans cette approche on trouve les théories suivantes :

- Selon Maslow[9], l’estime de soi est la somme de deux sentiments, celui de se sentir compétent et celui d’être aimé et reconnu par autrui.

- Selon Bandura[10] (1977, 1997, 2003), l’estime de soi correspond à l’auto-évaluation d’une compétence personnelle couplée à la vision / la valeur positive ou négative donnée à cette compétence. L’estime de soi est liée au sentiment d’auto-efficacité, mais ce lien n’est pas systématique. En effet, l’importance donnée à la compétence maitrisée ou manquante est l’élément qui a le plus d’impact sur la perception de cette compétence et donc sur l’estime de soi associée. (Exemple : un individu s’estimant mauvais en mathématiques ne sera que peu déstabilisé dans son estime de soi globale s’il n’accorde pas d’importance à cette compétence manquante.)

- Harter[11] (1988) ajoute aux recherches de Bandura, que cette auto-évaluation sur un domaine de compétence donné est couplée à une comparaison aux autres en fonction d’un contexte donné. Les travaux de Harter ont permis de définir, via l’approche multidimensionnelle de l’estime de soi, les sous-domaines qui l’influencent et ce, pour différents âges de la vie : enfance, adolescence et âge adulte.


Troisième phase

La troisième phase de recherches sur l’estime de soi concerne l’étude des relations qui existent entre l’estime de soi globale et les estimes de soi de chaque sous-domaine considéré. Les chercheurs de cette troisième phase travaillent à expliquer l’organisation hiérarchique de l’estime de soi, en étudiant son développement (Rosenberg, 1986), sa structure cognitive (Marsh et Shavelson, 1985), son fonctionnement (Tesser et Campbell, 1983) et ses rapports avec les émotions (Higgins, 1987).

Le but de ces recherches est de comprendre l’estime de soi vis-à-vis de ses changements et de ses fonctions dans les processus cognitifs, les affects et les modes de réponse aux situations stressantes (Bariaud et Bourcet, 1994).


Les résultats de ces études tendent à expliquer l’influence de l’estime de soi globale sur l’estime de soi d’un sous-domaine et inversement, en fonction de l’importance donnée à celui-ci. En effet, une forte satisfaction dans une tâche renforce le sous-domaine compétence associé. Ce renforcement améliore le domaine perçu, qui influence positivement le niveau d'estime globale de soi. Inversement, une soudaine dépréciation globale de soi influencera l'auto-évaluation des sous-domaines spécifiques.[12]


En coaching, je vous accompagne dans le développement de votre estime de vous-même avec la connaissance de toutes ces théories et des outils de diagnostic qui les concernent.

Comme le veulent la déontologie et l'éthique du métier de coach auxquelles j'adhère, je me tiens informée et en apprentissage continu des résultats des recherches en cours sur le domaine de l'estime de soi. Et ce afin de vous accompagner avec les outils les plus pertinents et adaptés à votre situation.



Je vous accueille lors d'un premier rendez-vous offert et sans engagement afin d'aborder ce que vous souhaitez améliorer dans votre rapport à votre estime de vous-même.


N'hésitez pas à réserver votre premier rendez-vous offert ici :


[1] James, W. (1890), Principles of psychology, New York : Henry Holt [2] Boldero & Francis, 1999; Higgins, 1987; Tangney, Niendenthal, & Barlow, 1998. [3] Cooley, C. H. (1902). Human Nature and the Social Order. New-York : Charles Scribner’s Sons (revised 1922). [4] Mead, G.H. trad. Fr. Cefaï, D. et Quéré, L. (2006) L’Esprit, le soi et la société. Paris : Presses universitaires de France, coll. « Le lien social ». [5] Fox, K.H. & Corbin, C.B. (1989). The Physical Self-Perception Profile: Development and preliminary validation. Journal of Sports et Exercise Psychology, 11, pp 408-430. [6] Coopersmith, S. (1967). The antecedents of self-esteem. San-Francisco : W.H. Freeman [7] Rosenberg, M. (1965) Society and the adolescent self-image. Princeton, NJ: Princeton University Press. [8] Ninot, G., Delignières, D., & Fortes, M. (2000). L’évaluation de l’estime de soi dans le domaine corporel. Staps, 53, pp 35-48. [9] Maslow, A. (1943) A Theory of Human Motivation, Psychological Review, vol. 50, no 4, juillet 1943, p. 370-396 [10] Bandura, A. (2007) (trad. Jacques Lecomte), Auto-efficacité : Le sentiment d'efficacité personnelleSelf-efficacy »], 2e éd. Paris, De Boeck. [11] Harter, S. (1988). Causes, correlates, and the functional role of global self-worth: A lifespan perspective. In R.J.Strenberg & T.Kolligian (Eds.), Competence considered. New Haven, CT: Yale University, 69-97. [12] Ninot, G., Delignières, D., & Fortes, M. (2000). L’évaluation de l’estime de soi dans le domaine corporel. Staps, 53, pp 35-48.


© Solenne Robichon 2023 - extrait de mon mémoire de certification de Coach professionnelle

119 vues0 commentaire

Comments


bottom of page